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meta/morphoses en 4 axes: les usages / usagers

 

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Les outils informatiques ont fait évoluer et continuent de faire évoluer les pratiques et les mentalités. De ce point de vue, le numérique représente une rupture profonde dans les modes d’appropriation des archives, avec le passage du régime de l’accès au régime de la diffusion : les archives sont mises à disposition dans un cadre légal de réutilisation évolutif et qui gagnerait à être stabilisé. Les données culturelles disponibles forment des corpus riches et variés, associant images, textes, vidéos, sons, traces numériques, etc. et leur exploitation permet des réutilisations que l’institution qui les conserve ne soupçonne même pas ! Quelle connaissance avons-nous des usages du patrimoine numérique en ligne ? Comment les usagers se l’approprient-ils ?

De l’entreprise ou la structure maîtrisant les technologies novatrices pour la valorisation (réalité augmentée, proposition immersive, éditorialisation, développements Web mobile, etc.), qui s’inscrit dans une démarche d’innovation, aux associations ou particuliers qui contribuent dans une logique participative qui va de la généalogie à l’encyclopédie, le spectre des usagers et usagers potentiels des données culturelles est très large. Comment (re)penser la place des usagers, entre participation et contribution ? Quelles sont les formes d’interaction entre acteurs culturels et acteurs économiques ? Quelles stratégies de promotion pour les archives ?

Dans ce contexte nouveau de publication et de diffusion des archives, à toutes les échelles des territoires – locale, nationale, internationale –, deux approches majeures d’analyses peuvent être esquissées : celle de l’institution confrontée à de nouveaux enjeux de médiation et celle des usagers devenus de véritables acteurs tout en demeurant consommateurs. À l’ère de la culture numérique, qu’est-ce que consulter des archives ?

Dans le même temps, les données ont pris le pas sur les documents : les archives en ligne sont aujourd’hui susceptibles d’analyses automatiques grâce aux technologies du big data, analyses qui permettent des rapprochements insoupçonnés. Au-delà des usages, la mise en données des archives (c’est-à-dire la transformation des documents numérisés en « corpus de données » sur lesquels on peut appliquer des traitements de masse) introduit une autre tension, entre mémoire et oubli, entre protection des données à caractère personnel et conservation des archives. Cette renégociation, en cours, de l’équilibre entre intérêt personnel et intérêt public pose la question de pourquoi archive-t-on ?

 

 

 

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