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Intervention: « Le crowdsourcing à la BnF, est-ce Correct ? »

par Jean-Baptiste Vaisman

Au sein de la session « Je participe, tu collabores, il indexe,…nous consultons« , mercredi 30 mars de 17h à 18h15, présidée par Jean-Yves Le Clerc.

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De janvier 2012 à juin 2015, la BnF a participé avec huit autres partenaires (Orange, Jamespot, Urbilog, I2S, ISEP, INSA Lyon, Université Lyon 1 et Université Paris 8) au projet de recherche FUI 12 Ozalid.

L’objectif initial du projet était la conception d’une « plate-forme de services web permettant à des éditeurs de soumettre à des réseaux sociaux des travaux de validation et d’enrichissements de leurs documents écrits numérisés ».

Ce projet a marqué pour la BnF un pas supplémentaire dans le mouvement du crowdsourcing en sollicitant, via la plateforme Correct, des usagers pour permettre la correction collaborative des documents, appuyée sur un réseau social.

Après des tests ponctuels sur les premiers prototypes, une expérimentation de la plateforme Correct a été conduite de novembre 2014 à janvier 2015, en communiquant notamment auprès des Gallicanautes et via les réseaux sociaux de Gallica.

Cette expérimentation s’est accompagnée d’une étude d’usages réalisée par le cabinet Van Dijk afin de suivre les comportements et d’évaluer les motivations des usagers sur la plateforme. En janvier 2015, 429 utilisateurs s’étaient inscrits sur Correct, auxquels il conviendrait d’ajouter une partie de ceux qui se sont connectés en mode anonyme.

Au-delà des difficultés liées à certains dysfonctionnements techniques de la plateforme, un vrai potentiel s’est fait jour auprès des correcteurs. En tout premier lieu, une attente forte s’est manifestée de la part des usagers pour participer collectivement à l’amélioration du contenu de Gallica. Egalement, l’utilisation d’un réseau social associé ainsi que la mise à disposition régulière de nouveaux documents ont été des atouts pour soutenir la motivation des usagers à rester ou revenir sur la plateforme.

Maintenir cette motivation des usagers apparaît d’autant plus importante que la majorité d’entre eux faisaient chacun peu de corrections. Seuls quelques-uns se sont révélé des correcteurs assidus. De même, les documents totalement corrigés se sont avérés être ceux qui suscitaient le plus grand intérêt, à l’image du Viandier de Guillaume Tirel dit Taillevent au sein de la collection Cuisine & gastronomie. Globalement, les succès pour la correction ont correspondu aux corpus les plus consultés sur Gallica, et sélectionnés à ce titre pour l’expérimentation.

Pour la BnF se pose désormais la question de poursuivre cette expérimentation et notamment des liens possibles entre Gallica, sa bibliothèque numérique, et une émanation de Correct. Les usagers ont exprimé eux-mêmes, lors des focus groups notamment, leur souhait de pouvoir continuer à corriger l’OCR des documents en ligne, mais aussi à les enrichir. Conclure est l’occasion de leur donner la parole sur cette « belle aventure »  :

« Le projet Correct doit être maintenu. Si je peux faire quelque chose pour qu’il perdure je le ferai. Le projet est formidable. C’est important ! »

 

 

 

 

Intervenant

VAISMAN

Archiviste-paléographe, conservateur des bibliothèques

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