Découvrez le descriptif de cette communication dans le cadre de la séance ci-dessous :
Les archives saisies par l’art et la littérature
Présidence : Ariane JAMES-SARAZIN
- Les archives définitives au prisme de l’exploitation artistique, Anne KLEIN / Yvon LEMAY
- Deep Storage (1997), Interarchive (2002), Archive Fever (2008) : l’art contemporain et les archives dans trois rétrospectives internationales, Patrice MARCILLOUX
À un moment où les archives connaissent des mutations majeures tant dans leur gestion que dans leurs utilisations, le travail d’artistes tels que Catherine Poncin, documentation céline duval, Eric Rondepierre, Oscar Muñoz, Jenny Holzer, Angela Grauerholz, Emmanuelle Léonard, Michel Campeau, Dominique Blain, Christian Boltanski ou encore Patrick Altman s’avère une source indéniable de réflexion pour les archivistes. Nous proposons donc de faire état de nouvelles perspectives sur la discipline archivistique à la lumière de l’exploitation des archives à des fins de création.
Ainsi, l’exploitation artistique des archives révèle plusieurs aspects tels que la dimension émotive des archives; l’importance des conditions d’utilisation des documents; la nature dialectique des archives définitives; ou encore la place problématique assignée aux archives définitives dans le cycle de vie des documents.
D’abord, les artistes contemporains démontrent, de manière éloquente, que les archives ont la capacité non seulement de prouver, de témoigner et d’informer mais aussi d’émouvoir. En outre, l’utilisation des documents d’archives ne peut s’effectuer que selon certaines conditions que nous préciserons. Par ailleurs, les archives entretiennent des liens privilégiés avec la mémoire et les artistes nous permettent de mieux identifier et comprendre les éléments en jeu dans cette relation. Ensuite, les archives, observées au prisme de l’art, ne sont pas figées, elles ne fixent un événement que pour en en rendre possible l’actualisation. Potentielles images dialectiques, les archives sont une forme de temps à l’arrêt, une rupture dans la continuité du temps historique. Finalement, loin de constituer l’étape finale du cycle de vie des archives les archives définitives sont un nouveau moment d’existence des archives.
Nous présenterons ces différents aspects à partir d’exemples d’œuvres mettant en jeu des documents d’archives en nous concentrant plus particulièrement sur la question de la temporalité des archives comme images dialectiques et celle de leur nature essentiellement dialectique et dynamique.