Les différents parcours présentés par les intervenants ont révélé que le métier d’archiviste pouvait prendre des formes diverses. En effet nous avons reçu des témoignages d’expériences outre mer (Charly Jollivet) et en archives diocésaines (Luc-André Biarnais). De plus la profession fut abordée au travers du référentiel métier (Agnès Dejob).
Le référentiel métier
Les réactions du public ont conforté Agnès Dejob sur l’utilité indiscutable de ce dernier. Selon ses propres mots « cet outil permet le dialogue entre employeur et employé » au sujet des différents métiers qui composent le domaine des archives. Le référentiel métier est en effet un ensemble de listes reliées, concentrant différents métiers et différentes compétences relatifs à la profession. C’est ainsi un instrument permettant à l’archiviste de s’orienter et de se former, d’actualiser ses connaissances. Toutefois cet outil a besoin d’être régulièrement actualisé et largement diffusé pour apporter une meilleure connaissance du métier. Néanmoins, on ne peut que constater que des sites d’offres d’emplois, comme celui de Pôle Emploi, n’utilisent pas des descriptifs spécifiques au métier. D’où la question de la présidente de séance Anne Bruleaux (université de Mulhouse) de savoir si l’AAF ne pourrait pas engager des actions institutionnelles pour une meilleure reconnaissance et prise en compte au sein des fiches ROME ou RNCP par exemple.
Être archiviste à Mayotte, Madagascar et aux Comores
De son côté, Charly Jollivet a présenté les conditions de travail des archivistes de Mayotte, des Comores et de Madagascar, très éloignées de la métropole française, tant en moyens matériels qu’humains. L’exemple le plus extrême est celui des Comores, pour lequel aucun budget n’a été alloué. Souvent isolés, les archivistes doivent composer avec des régimes politiques instables et sont dans une société où l’écrit est peu partagé et la tradition orale très présente. La plupart ont bénéficiés de formations en histoire. Cependant, il existe quelques cursus archivistiques, comme à Madagascar ou à Dakar, avec la possibilité d’effectuer de nombreux stages. Leur situation plutôt précaire demande des capacités d’adaptation malgré une opinion publique pas toujours très favorable. Ils peuvent aussi s’appuyer sur des réseaux locaux, notamment la branche locale du Conseil international des archives, et le réseau de la francophonie.
Être archiviste diocésain
Dans un registre tout à fait différent, Luc-André Biarnais a exposé le cas particulier des archives diocésaines de Gap. Selon lui, l’archiviste diocésain doit savoir mêler érudition et connaissances techniques en archivistique. De nombreuses contraintes s’imposent à lui dans l’exercice de sa profession. Par exemple, il doit pouvoir conjuguer ou reprendre les méthodes de classement, réalisées par des ecclésiastiques non formés, qui ont précédé son intervention. Ainsi, Luc-André Biarnais, au lieu d’utiliser le cadre de classement diocésain, aujourd’hui obsolète, car datant d’avant le concile Vatican II, a opté pour un classement continu inspiré de la série W.
Ces différents témoignages montrent donc clairement que le métier d’archiviste a de multiples visages. Cependant la diversité du (des) métier(s) repose sur une importante communication.