Découvrez le descriptif de cette communication dans le cadre de la séance ci-dessous:
L’État au cœur du dispositif ?, présidence : Katell AUGUIE
- Une mémoire pour le futur. Quelle place pour les archives de l’Éducation et de la Science, au Portugal?, Françoise LE CUNFF
- Comment construire une politique d’archivage dans un contexte en perpétuelle redéfinition ? Les impacts des changements institutionnels sur la politique d’archivage d’un opérateur de l’État, Charlotte MADAY / Magalie MOYSAN
- Quelles évolutions pour le contrôle scientifique et technique ?, Aude ROELLY / Antoine MEISSONNIER
- Quel avenir pour la collecte des archives des administrations centrales en France?, Amable SABLON DU CORAIL
La collecte des archives produites par les administrations centrales et les structures sous tutelle des ministères obéit à un modèle spécifiquement français, mis en place à partir des années 1950, qui est celui des missions des archives de France, placées au sein des ministères, et dirigées par un conservateur du patrimoine relevant du service interministériel des archives de France. Ce modèle a été soumis à de fortes tensions. La plus importante est sans conteste l’extension prise par la fonction de gestion des archives intermédiaires et d’aide à la gestion des archives courantes, qui risque de menacer à moyen terme le rôle d’expertise historique des chefs de mission. L’administration des archives, en lançant à la fin des années 1960 la construction de la cité interministérielle des archives, pensait trouver une solution à ce problème, qu’elle identifiait à la maîtrise d’une production administrative de plus en plus volumineuse. Pendant que le projet d’un centre interministériel de préarchivage était progressivement abandonné, le réseau des missions a continué de se développer, jusqu’à s’étendre à la totalité des départements ministériels dans les années 1980.
L’organisation actuelle des missions est la traduction administrative de la doctrine archivistique française, qui établit un continuum entre archives courantes, intermédiaires et définitives, et repose sur l’intégration des fonctions de records management et d’archivage patrimonial. Aujourd’hui, le développement des systèmes d’information interministériels et le regroupement des administrations centrales par grand domaine d’intervention de l’état amènent à s’interroger sur sa pertinence. À partir de l’expérience des missions des archives de France et de l’analyse des mutations en cours dans l’administration française, cette communication se propose d’examiner les différents modèles d’organisation possibles pour rendre la collecte plus efficace et moins coûteuse, dans un environnement budgétaire qui a toujours été contraint.