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« Archives et biens communs : vers une nouvelle économie de la valorisation du patrimoine » par Jordi NAVARRO

Découvrez le descriptif de cette communication dans le cadre de la séance ci-dessous :

Les archives, source de revenus ?

Présidence : Charles HERVIS

  • Archives et management en entreprise : apports réciproques, Didier BONDUE / Marie DE LAUBIER
  • Archives et mémoires étudiantes : une économie sociale et solidaire est-elle possible?, Jean-Philippe LEGOIS / Marina MARCHAL
  • Archives et biens communs : vers une nouvelle économie de la valorisation du patrimoine, Jordi NAVARRO
  • Illusoire ou légitime ? La rétribution de certains services aux archives départementales, Thierry HECKMANN
  • Données généalogiques mises à part, peut-on envisager d’autres modèles de marchandisation des archives?, Benjamin SUC

Intimement lié à son support, le patrimoine culturel archivistique a, pendant des siècles, été géré comme un bien rival.  La communication d’un document empêchait, matériellement, toute autre personne de le consulter au même moment. De même, chaque communication favorisait sa lente dégradation. Le rôle de l’archiviste consistait à limiter cette rivalité, mais il ne pouvait l’éviter.

L’avènement du numérique a bouleversé les choses et rendu caduc cet état de fait. En permettant la reproduction à volonté des documents et leur consultation simultanée par un grand nombre d’individus, les technologies de l’information ont fortement diminué la rivalité.

Il s’agit là d’une opportunité pour la mission de valorisation et de diffusion du patrimoine qui incombe aux archivistes.

Cependant, les politiques d’accès à ce patrimoine restent souvent basées sur le modèle de la rivalité, notamment par la restriction de sa diffusion, mais également par la reproduction de la classique opposition entre secteur marchand et secteur non marchand.

Il convient davantage aujourd’hui d’ériger le patrimoine archivistique en bien commun de la connaissance. En tant que tel, il appartient à la communauté qui en fixe les règles de gestion. L’archiviste, doit, bien sûr, préserver la ressource initiale (le document original) mais également être le garant du respect de ces règles. Il doit pour cela lutter contre toute forme d’appropriation indue, quelle que soit l’entité qui en est à l’origine.

L’on voit dès lors que ce n’est pas le caractère commercial qui doit être le discriminant, mais plutôt la liberté d’accès à l’information. Le maintien de cette dernière doit toujours être assuré, tant par les acteurs publics que par les acteurs privés.

La préoccupation première des archivistes et, au-delà, des politiques publiques, doit être de favoriser le partage des biens communs informationnels.

Cela n’est pas uniquement une problématique culturelle, c’est également un enjeu démocratique.

Jordi Navarro
Crédits François-CANARD

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