Depuis l’arrivée des nouvelles technologies, les services d’archives font de plus en plus souvent face à des situations qui demandent une adaptation et une nouvelle connaissance des différents outils informatiques. Dans le contexte électronique, l’objet archivistique connaît en effet une mutation conséquente. Il ne s’agit plus seulement de conserver l’archive, mais aussi toutes les informations s’y rapportant, qu’elles soient techniques, descriptives, etc. Les données électroniques sont considérées le plus souvent comme des composantes des systèmes d’information pouvant avoir une valeur marchande susceptible d’augmenter au fil du temps. Dans ce contexte, comment l’archiviste peut-il être acteur et défendre la valeur probante de l’archive ? Comment appréhender et délimiter le périmètre de la collecte à l’heure où de nouvelles écritures numériques se diffusent et où le « document » numérique est sans cesse décomposé et recomposé ? La constitution d’archives électroniques ne peut-elle pas être aussi un moyen d’expression individuelle (nouvelles formes d’expression artistique, blogs, médias sociaux, etc.) dans l’open data où les frontières entre vie privée et vie publique tendent à s’estomper ?
La collecte des données informatiques est un véritable enjeu car elle conditionne pleinement leur authenticité, leur intégrité, leur traitement archivistique, leur pérennisation et leur communication sécurisée. L’archiviste ne doit-il pas s’interroger sur de nouvelles pratiques de tri et de description ? Comment continuer à appliquer le principe de respect des fonds et comment fournir des informations de contextualisation ? Comment mettre en place une politique de veille et de conservation numérique ? Ne faut-il pas concevoir de nouveaux modèles économiques pour les services d’archives en prenant en compte les exigences du développement durable et les solutions de mutualisation ? Ne faut-il pas repenser les bâtiments d’archives tant pour l’organisation des dépôts que pour les espaces d’accueil des publics ? Le contexte électronique démultiplie les modes d’accès à l’information. Les professionnels de l’information n’ont-ils pas une responsabilité encore plus grande dans l’apprentissage par les utilisateurs de l’interprétation des sources électroniques ? Ne doivent-ils pas s’orienter vers de nouvelles pratiques de médiation ?
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