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« Les archives saisies par l’écriture : de l’archive au roman, ou le syndrome d’Aladin » par Louis-Gilles PAIRAULT

Découvrez le descriptif de cette communication dans le cadre de la séance ci-dessous :

De l’émotion au récit : la poétique des archives

Présidence : Yann POTIN

  • Émouvantes, les archives? Le point de vue des archivistes, Sabine MAS / Anne KLEIN / Christine DUFOUR
  • « Les archives saisies par l’écriture : de l’archive au roman, ou le syndrome d’Aladin », Louis-Gilles PAIRAULT
  • De Descartes à Boltanski, ou (petites) réflexions sur la place de l’émotion au pays des archives, Isabelle RAMBAUD

Cette communication a pour ambition de s’interroger sur les relations entre les archives et la fiction. Les archives sont en effet souvent utilisées comme point de départ d’une fiction : fait divers, procès, enquête, destin personnel dont les archives gardent une trace et qui inspirent un auteur, roman dit  « historique » se déroulant à une époque antérieure.

A priori, la rigueur de l’archiviste se marie mal avec l’imagination. On donne souvent comme directive aux étudiants en archives d’être très fidèle au texte, de ne pas inventer, d’être rigoureux et de s’abstenir de toute exaltation.

Pourtant, l’archive comporte en elle-même un potentiel romanesque extrêmement fort, de part sa dimension de matériau brut. Même lorsqu’elle est austère ou difficile d’accès, l’archive est au plus près de la vie humaine telle qu’elle se déroulait. Même son côté subjectif correspond à la perception de la réalité par les personnes qui ont vécu alors ; alors que la reconstruction historique travaille à donner une vision plus pondérée qui n’a souvent pas été perçue par les protagonistes vivant à l’époque, plongés dans l’actualité des événements, et dont la perception était elle-même très subjective.

Passer de l’archive au roman est donc une tentation qui s’explique. Écrire de la fiction, c’est un peu comme combler les manques dans un parchemin, ou inventer les pièces manquantes dans un fonds… Mais écrire de la fiction, c’est aussi risquer de s’exposer aux critiques et aux sarcasmes.

A partir d’exemples concrets, cette communication se propose d’étudier la conception, le déroulement, les risques, les caractéristiques de ce processus qui va de l’archive au roman, et qui fait renaître des personnages des registres, comme Aladin faisait surgir un génie de sa lampe.

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