Monsieur Damien Hamard est actuellement l’archiviste de l’université d’Angers et doctorant en archivistique.
Monsieur Hamard, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
J’ai accompli l’ensemble de mon parcours universitaire à Angers, avec d’abord une licence en histoire spécialité archives puis une maîtrise et enfin un DESS métiers des archives. Mes divers stages ont permis de me faire une expérience en archives communales, au sein d’un Conseil Général mais aussi dans un parti politique.
Alors que j’étais encore étudiant, l’université d’Angers a publié une offre d’emploi. J’ai postulé et été recruté pendant mon stage de fin d’études. Je travaille donc à l’université depuis l’obtention de mon diplôme. Mon rôle est d’accompagner les services administratifs dans la gestion de leurs archives. Je me positionne comme service support. Par ailleurs, je suis également chargé d’enseignements à l’université. Au niveau de l’AAF, je suis investi au sein du bureau de la section Aurore, qui regroupe les archivistes des universités, des rectorats, des organismes de recherche et des mouvements étudiants.
Vous êtes également à l’origine du groupe des archiveilleurs…
En effet, j’ai un goût pour les nouvelles technologies et je suis curieux de découvrir de nouveaux outils. Quand Twitter est apparu, je me suis intéressé à cet outil et inscrit. C’est par ce biais que j’ai rencontré Pauline Moirez, alors conservatrice au SIAF, et Alexandre Garcia, archiviste à la Croix-Rouge. Après de nombreux échanges sur Twitter et l’aide de E. Cavaillé, nous avons eu l’idée d’adapter l’outil du « bouillon des bibliobsédés » au milieu des archivistes.
Nous avons ensuite présenté ce nouvel outil lors d’une assemblée générale de l’AAF, qui a été l’occasion de nous rencontrer physiquement pour la première fois.
Que représente le forum des archivistes pour vous ? Quelles sont vos attentes ?
La notion même de forum exprime bien ce qu’il est et représente, c’est-à-dire un lieu d’échanges. Il s’agit pour moi d’échanger de manière professionnelle et scientifique notamment dans le cadre des interventions, mais aussi de retrouver d’anciens camarades de promotions et les collègues.
Comment voyez-vous le métier d’archiviste aujourd’hui ?
Je le vois comme un métier en évolution, dans le sens où c’est une profession qui doit être en constante évolution, dans le rapport aux publics mais aussi aux services producteurs. Il faut sans cesse s’adapter pour coller à la société et aux mutations administratives.
Vous préparez une thèse…
Oui, mon sujet porte sur les réseaux professionnels d’archivistes en France, de 1970 à 2010. Mes directeurs de recherche dont Mesdames Christine Bard et Bénédicte Grailles.
Pourquoi ce sujet ?
En premier lieu, il s’agit d’histoire très contemporaine, et c’est précisément ce qui m’intéresse. La question des réseaux professionnels suscitait déjà mon intérêt avant même que je fasse ma formation en archivistique. Elle concerne les réseaux professionnels mais aussi les communautés que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux. Mon travail est de voir l’impact des réseaux sur le métier d’archiviste et sa professionnalisation. 1970 est une date importante puisque qu’elle correspond à un changement de statut de l’AAF, et la période de sortie d’un livre blanc par l’AAF. 2010 est la date à laquelle la direction des archives de France devient le SIAF et où l’AAF décide de mettre fin aux parrainages.
La période délimitée est riche d’évolutions, elle voit la création de formations universitaires en archivistique, la décentralisation. L’intérêt est de voir comment l’AAF se positionne, comment elle intègre ces nouveaux professionnels universitaires et les reconnaît.
Entretien recueilli par Marine Vautier et Pierre Hamel