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Valorisation multimédia des archives

Le président Jean-Philippe Legois a introduit la séance en insistant sur la problématique de l’éditorialisation des contenus qui, actuellement, agite davantage le réseau des bibliothécaires que celui des archivistes. Il reste néanmoins un enjeu important, visible dans ces trois retours d’expérience.

Les archives orales de l’Association pour l’Histoire des Chemins de Fer (AHICF), entre conservation et diffusion

De gauche à droite : S. Aït Amour, E. Belkorchia, J.-P. Legois

Sylvère Aït-Amour est responsable du pôle Archives orales de l‘association pour l’histoire des chemins de fer (AHICF)  et coordinateur du site internet « Mémoire orale de l’industrie et des réseaux ». L’AHICF, créée en 1987, assure une mission de recherche, œuvre à la sauvegarde du patrimoine et est un centre de ressources documentaires et de diffusion des connaissances. Après une brève présentation de l’historique et du programme de collecte des archives orales de son association, Sylvère Aït-Amour a décrit le site internet Mémoire-orale.org, qui sert à valoriser les fonds. L’AHICF met à disposition cinq fonds d’archives orales dont le fonds intitulé témoignages et récits. L’intérêt pour la collecte d’archives orales s’est révélé suite au colloque de juin 2000 Une entreprise publique dans la guerre 1939-1945, dans le cadre duquel des témoignages ont été collectés. Une fois les fonds constitués, la question a été de savoir comment les conserver et les valoriser. La mutualisation des moyens de méthode, techniques et humains entre l’AHICF, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA) et Électricité de France (EDF) a permis de développer un outil performant et d’établir un échantillon cohérent. Cette démarche transversale a facilité le projet de numérisation. Actuellement 169 entretiens sont disponibles sur le site mais tous ne sont pas accessibles à l’écoute. Le site représente « une vitrine de la base de données en ligne ». Il est à noter que les entretiens ont été découpés en plages qui permettent de trouver des informations sur des thèmes particuliers dans des entretiens qui atteignent parfois 4 heures d’enregistrement. Finalement, le site reflète l’importance du lien et des passerelles entre les différents fonds en général et entre les institutions. S. Aït Amour se demande quel est le réel impact de l’interface web sur le public : sur 350 internautes qui ont visité le site en février 2013, la moitié y est restée moins d’une minute. Par ailleurs, le site ayant presque six ans, il semble arriver à un tournant technologique. Faut-il faire évoluer le site ou se tourner vers un système d’archivage classique ?

Une importante collecte d’archives orales concernant la Seconde Guerre mondiale est en cours de traitement et va sans doute être mise en ligne avant l’été.

Une création numérique (DVD) pour découvrir le monde des archives et les archives numérisées

Présentation du DVD costarmoricain

Xavier Laubie, conservateur du patrimoine aux archives départementales des Côtes-d’Armor, nous a présenté l’expérience de la réalisation d’un outil de communication original : un DVD « Parcours historique du citoyen costarmoricain ». Il doit permettre au grand public de s’approprier leur patrimoine. Le projet, dont l’origine remonte à 2010, répond à trois objectifs : restituer aux élus toutes les opérations de numérisation engagées par les AD sous une forme concrète, toucher un grand public en élaborant un produit pédagogique et culturel et enfin, mettre en valeur et rendre accessible ce qu’on a numérisé pour « permettre à chacun de se constituer son identité costarmoricaine, réaliser son parcours citoyen ».

Ce DVD n’a pas pour ambition de présenter tous les fonds numérisés. Il s’agit d’un outil de promotion et de valorisation : « Une superbe carte de visite ».

Vers un nouveau modèle d’exploitation des archives audiovisuelles ?

Elodie Belkorchia

Élodie Belkorchia, archiviste à la mairie d’Aubervilliers, chargée du pôle archives audiovisuelles, dématérialisation et valorisation des fonds, s’appuie pour sa présentation sur son travail aux archives municipales d’Aubervilliers ainsi que sur le corpus des dix institutions étudiées dans le cadre de sa thèse. Elle s’interroge sur les finalités et les modalités de la mise en valeur. C’est un système d’action complexe au service des usages qui comprend la référence, la valorisation et la diffusion. Il faut envisager ce système comme un modèle intégrateur de mise en valeur des collections. E. Belkorchia s’intéresse particulièrement à la valorisation et notamment la diffusion, « l’enjeu communicationnel ». Il s’agit de suivre l’évolution technique et sociale et croiser les différentes temporalités (celle de l’archiviste sur le temps long et celle de l’usager sur le temps court). Facebook est ainsi le troisième pourvoyeur de publics pour certaines institutions. Il s’agit alors de démultiplier les supports. Les grandes institutions ont toutes investi ces secteurs de communication : « c’est un moyen de rompre avec l’image dite poussiéreuse des archives ». Ainsi, le terme « archives » évolue vers celui de « données ». E. Belkorchia prend l’exemple de son expérience où elle exploite les atouts du web pour une communication efficace à moindre coût, moins chronophage et qui mobilise moins de personnes, comme l’automatisation des pratiques.

Clémence Chauveau, Pierre Hamel, Adélaïde Laloux

 

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