par Éléonore Alquier
Au sein de la session « Utiliser les nouveaux modèles et relier les réservoirs de données« , vendredi 1er avril de 9h à 12h15, présidée par Romain Wenz.
L’ouverture du plan de numérisation massif des fonds audiovisuels issus de l’ORTF dans les années 1990, la captation numérique de 120 chaînes en continu depuis 2001, l’ouverture d’un site « grand public » en 2006, sont quelques illustrations des enjeux que recouvre le numérique au sein de l’Institut national de l’audiovisuel. Cependant, du fait de la structuration historiquement « morcelée » du SI documentaire, on constate aujourd’hui une sous-exploitation des millions de métadonnées collectées en accompagnement des fonds audiovisuels et du dépôt légal de la radio et de la télévision. C’est pourquoi l’Ina a entamé depuis 2014 la refonte de son SI documentaire, en articulation étroite avec la construction plus globale de « lac de données », visant à fusionner les métadonnées issues de l’ensemble des applications métier de l’Ina. Cette adoption d’une politique de big data tend à développer de nouvelles formes d’exploitation des métadonnées, sans pour autant mettre en cause les processus de collecte de celles-ci, garants de leur qualité, qu’elles proviennent de sources tierces ou d’activités internes de description documentaire. Cette rationalisation de la gestion des métadonnées doit également permettre de construire et de systématiser leur politique d’ouverture, selon des critères juridiques à déterminer en fonction de leur provenance (achat, don, échange).
Cette présentation proposera un point d’étape sur ce chantier pluriannuel, qui a pour objet le croisement de métadonnées aujourd’hui éloignées les unes des autres, et pour finalité l’harmonisation des processus de collecte et de contrôle, ainsi que l’émergence de nouveaux usages, tant dans l’exploitation interne de ces informations (automatisation partielle du traitement documentaire par détection de descripteurs, mise en relation des analyses documentaire et juridique), que externe (ouverture des métadonnées en ligne, accès aux média par des techniques de data mining), sur des fonds qui, sans être des records, n’en constituent pas moins des archives.
Intervenante
Elève de l’école des chartes puis diplômée de l’institut national du patrimoine en 2010, responsable de la collecte des fonds contemporains sur le site de Fontainebleau puis coordinatrice du déménagement des fonds des Archives nationales de 2010 à 2013, Eleonore Alquier a ensuite été chef de la mission des archives auprès des ministères de la Santé, du Travail, de la Jeunesse et des Sports. Elle a rejoint l’Institut national de l’audiovisuel en 2015 comme chargée de mission auprès de la direction déléguée aux collections, où elle est plus spécifiquement chef de projet pour la refonte du système d’information documentaire.