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meta/morphoses en 4 axes: l’identité

 

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Le numérique opère une unification de gestion et de traitement des archives, quelles que soient leurs formes. Le constat est d’autant plus intéressant lorsqu’on le confronte à la réalité d’autres professions, « sœurs » ou cousines de celle d’archiviste, notamment les métiers des bibliothèques, de la documentation, des sciences de l’information et du patrimoine culturel en général. Elles aussi confrontées à la question de la production de contenus numériques, de leur structuration, de leur conservation et de leur diffusion, les professions voisines de la nôtre emploient les mêmes concepts et les mêmes outils et font face à des enjeux similaires. N’assiste-t-on pas à un certain métissage des pratiques, catalysé par les technologies numériques ?

La normalisation des concepts interroge également directement notre pratique du métier : en nous confrontant aux pratiques archivistiques de nos voisins proches ou plus lointains, elle met en évidence un certain nombre de frictions. Comment appréhender et décliner, à l’échelle nationale, des concepts et outils forgés à un niveau international ? À l’heure où la préoccupation d’interopérabilité et de pérennité conduit les différents métiers à parler le langage XML, à l’heure où le ministère de la Culture et de la Communication travaille à un projet d’harmonisation des vocabulaires de description des biens culturels dans lesquels sont comprises les archives, à l’heure où les politiques publiques de l’État et des collectivités invitent les acteurs culturels à mettre en commun leurs ressources dans des portails nationaux ou régionaux, à l’heure où l’on partage le même souci de qualifier les objets, les producteurs, les personnes avec des systèmes d’identification internationaux, à l’heure où les archivistes sont accompagnés par les bibliothécaires dans la révision de l’EAD ou bien suivent leurs traces en s’imprégnant d’autres standards de métadonnées (METS, PREMIS), à l’heure où la BnF a intégré dans ses missions « l’archivage » colossal du Web et propose, tout comme le CINES, des prestations d’archivage de données administratives, à l’heure, enfin, où les archivistes découvrent les perspectives du Web sémantique pour relier dans des moteurs de recherche les données des uns et des autres, on peut s’interroger sur la place qu’ils occupent au sein de cet écosystème : en quoi sont-ils des acteurs influents et des fers de lance ? Quelles sont à l’inverse les inflexions de leurs pratiques et de leurs doctrines sous l’effet de l’inflation de l’information numérique ? Faudrait-il aller plus loin et, à l’aune de ces technologies partagées, proposer un socle de formation commun entre les différents métiers ? Le numérique serait-il la cause, à terme, d’un rapprochement, voire d’une fédération de corps de métiers différents car ceux-ci ont strictement besoin des mêmes compétences ?

 

 

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