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Programmation, mutualisation

Cette séance se propose d’explorer des expériences originales de mutualisation et de programmation tant dans le domaine de la conservation préventive que dans la diffusion et l’activité scientifique.

De gauche à droite Émilie Dussine, Xavier de la Selle, Tifenn Hamonic, Rosine Lheureux.


Mutualisation d’un projet « plans de sauvegarde patrimoniaux : archives et musées », par Émilie Dussine.

L’intervention a pour objet de retracer les plans de sauvegarde patrimoniaux mis en place dans le département de Saône-et-Loire. En effet, en 2011, l’état de vétusté de certains bâtiments culturels – archives départementales de Saône-et-Loire, musée de la préhistoire, musée du compagnonnage et écomusée de la Bresse bourguignonne – est avancé. En collaboration avec des prestataires, quatre plans de sauvegardes sont envisagés car ce sont des outils stratégiques destinés à prévenir les éventuels sinistres.

D’une durée de trois ans (2012-2014), le projet se divise en cinq phases :

  • évaluation de l’état sanitaire des bâtiments et des collections
  • constitution des ressources humaines
  • création des ressources matérielles
  • organisation face à l’urgence
  • formation du personnel

 

L’assistance à maîtrise d’ouvrage, l’AMO, permet de soutenir les projets de la collectivité, d’effectuer des expertises. Elle possède un rôle de conseil et de formation du personnel. Il existe également d’autres partenariats externes aux compétences du conseil général de Saône-et-Loire à l’instar des :

  • Service d’incendie et de secours (SDIS)
  • Forces de l’ordre
  • Responsables de sites
  • Groupe de travail par site
  • Services techniques
  • Chef de projet.

Au delà des aspects économiques, la mutualisation présente un gain de temps et un intérêt pour la conservation préventive. Le personnel et les services sont par conséquent sensibilisés aux questions liés à la conservation des bâtiments patrimoniaux. Cependant, la mutualisation est un projet long et très souvent limité par son ampleur. L’investissement du chef de projet est majeur car il gère simultanément les moyens matériels et humains.

Pour conclure, c’est un projet fédérateur, adapté aux quatre sites, dont les bénéfices sont appréciables et les limites surmontables.

Le projet HOPE (heritage of people’s Europe) : un projet de mutualisation des données et des expériences à l’échelle européenne parTifenn Hamonic.

Hope, est un projet qui s’est déroulé durant trois ans et qui sera achevé dans un mois. Il est porté par un réseau international. L’association Génériques, impliquée depuis vingt cinq années dans la sauvegarde et la préservation des archives de l’immigration s’est engagée dans ce projet afin de centraliser les fonds concernant l’histoire sociale de l’immigration. Ce travail en collaboration avec treize partenaires européens, participe à une meilleure diffusion de l’action de l’association et de ses documents.

Les contenus fournis par Génériques recensent des fonds privés relatifs à l’histoire de l’immigration en France :

  • 4000 affiches (depuis décembre 2012)
  • 2000 périodiques (traitement prévu en avril 2013)
  • 200 photographies (en cours de traitement dans le portail Europeana)
  • 60 partitions musicales (en cours de traitement dans le portail Europeana)

Génériques utilise l’entrepôt partagé Shared Object Repository (SOR) pour le dépôt de ses objets numériques. En effet, concernant l’infrastructure technique, un agrégateur contrôle et valide les données des partenaires pour les rendre accessibles dans Europeana, le portail de l’International Association of Labour History Institutions et depuis les réseaux sociaux.

Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir recours à une conversion des données. Cette conversion s’effectue en quatre étapes : apport des métadonnées originales, conversion vers un profil adapté, conversion vers le schéma HOPE puis vers les schémas des sites Web de « découverte ». Génériques a choisi de respecter un certain type de format : données en EAD.

La gestion des droits est une partie centrale du projet. Les fournisseurs de contenu doivent connaître les droits qu’ils possèdent sur les métadonnées et les documents numériques fournis à HOPE. De plus, ils doivent définir l’utilisation de ces derniers.

Pour conclure, le projet HOPE comporte certaines difficultés dues aux nombreuses formalités administratives mais aussi de grands bénéfices.

La mise en œuvre de la nouvelle programmation scientifique des Archives nationales : un marqueur de l’évolution du métier d’archiviste? par Rosine Lheureux

Cette intervention présente un travail collectif au sein des Archives nationales : le programme scientifique, culturel et éducatif (PSCE) qui s’étend sur trois années de 2013 à 2016. Il répond à un besoin de recherche de transversalité. Les opportunités internes et externes au sein des Archives nationales font écho à la mise en place d’une nouvelle organisation de travail : fusion des services, répartition entre les trois sites. Ces chantiers font évoluer le projet scientifique et culturel.

52 programmes sont mis en œuvre actuellement dont :

  • l’ouverture d’un master histoire et archives en alternance à Paris VIII
  • la participation aux travaux de 3 LabEx (Hastec, ArtsH2H et Patrima)
  • l’association à deux PRES : Sorbonne-Universités et Paris-Lumières.

Les limites de ce projet sont de trois ordres :

  • une période de rodage administratif
  • une conduite de projet difficilement intelligible
  • des conseils très nombreux et une recherche à approfondir.

Pour conclure, la programmation scientifique menée par les Archives nationales développe l’activité de l’institution, favorise l’évolution de la fonction de responsable de fonds et préside à l’émergence de nouveaux profils professionnels.

Matthieu Bouvet, Éva Courtiade, Florian Guicheteau.

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