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Valoriser les archives, quels rapports aux publics, quelles collaborations avec les publics ?

La séance propose deux retours d’expérience très différents, mais qui ont pour point commun de devoir leur succès à des collaborations avec les publics.


La journée du généalogiste (26 juin 2012) : une première au Service historique de la Défense par Sandrine Heiser, Charles Hervis.

Sandrine Heiser, responsable de la politique des publics et de l’action pédagogique au SHD depuis 2005, évoque les raisons qui ont fait de cette journée un « très, très grand succès ». C’est d’abord l’aboutissement d’une expérience personnelle de dix ans. En effet, entre 2002 et 2004, elle a repéré toutes les critiques adressées au service en vue d’apporter des améliorations. Ce travail d’écoute a marqué le début du dialogue avec le public concerné : les généalogistes. À partir de ce constat, une démarche d’amélioration de la qualité de l’accueil du public a été mise en place par le biais d’ateliers « test » menés entre 2009 et 2011. Ces ateliers ont permis au service de se rendre compte de l’énorme intérêt des généalogistes pour les fonds du SHD.

Château de Vincennes

S. Heiser et son équipe ont finalement constaté que l’organisation d’une activité dans le cadre de Vincennes serait impossible. Ils ont alors décidé d’installer au sein du site un chapiteau pour l’accueil de la journée du généalogiste et de faire appel à tous les services du SHD. Les objectifs de cette journée étaient de faciliter l’accès aux archives, d’impliquer les trois centres du SHD en plus des sites des ports (comme Brest, Lorient et Toulon) et de guider les généalogistes. En 2010, une première visite du club de la Revue française de généalogie (RFG) a permis le dialogue entre le service et les participants, notamment en leur faisant parcourir le chemin allant des magasins de conservation à la salle de lecture pour leur faire prendre conscience des difficultés propres au service de Vincennes.

C. Hervis, rédacteur en chef de la Revue française de généalogie a ensuite insisté sur l’importance de la pédagogie et de la volonté de réfléchir à des projets communs (visites privilégiées, ateliers). Cette expérience a permis une meilleure compréhension mutuelle et a permis de redessiner un lien privilégié entre le SHD et les généalogistes.

S. Heiser est ensuite revenue sur l’importance d’un travail à long terme et d’une relation de confiance.

PhotosNormandie, un projet collaboratif de valorisation de patrimoine iconographique sur les réseaux sociaux par Patrick Peccatte

P. Peccatte, ingénieur et chercheur associé au Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine (LHIVIC/EHESS) a d’abord présenté les objectifs de ce projet, à savoir améliorer la description documentaire d’un fonds de plus de 3000 photographies historiques relatives à la bataille de Normandie.

Ce projet repose sur le site web Flickr, site de partage de photos et de vidéos, où chacun peut apporter ses commentaires et/ou précisions sur le titre, la description, le contexte d’une photo, l’identification des personnes photographiées, etc. Les clichés utilisés proviennent essentiellement du site Archives Normandie 1939-1945, qui n’existe plus.

L’objectif final de ce projet est la « redocumentarisation » consistant à détailler les légendes et à « relier les contenus » (regrouper des photos provenant d’une même série, prises par différents photographes au même moment, ou qui correspondent à des séquences filmées) ; ce qui se rapproche de l’indexation collaborative.

PhotosNormandie, à partir de photos anciennes, essaie de retrouver le lieu où a été pris le cliché soit en faisant appel à des collectionneurs de cartes postales anciennes ou en faisant de la recherche directe avec Google Street View.

La communauté d’internautes ouverte à tous crée aussi de nouveaux documents, ce que P. Pecatte appelle « la rephotographie », aussi qualifiée de Looking in the Past ou Past in Present. Pour ce faire, la technique utilisée est celle du Mashup consistant à superposer un cliché ancien et contemporain d’un même lieu. Ces internautes doivent citer leurs sources ou produire des éléments visuels et mettre évidence le fait que les légendes issues de leur travail sont des hypothèses plausibles.

Il conclut en insistant sur la fréquentation du site PhotosNormandie qui accueille en moyenne 4500 visites par jour depuis 2007, et sur le travail fourni puisque 7500 descriptions ont été corrigées et mises à jour.

Sandy Guibert, Romain Simonneau, Pierre Blanpain de Saint-Mars

 

 

 

 

 

 

 

 

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